Un spectacle qui rappelle l'affaire Dutroux
Max Florian Kühlem - Rheinische Post (10 septembre 2012)

La question de la culpabilité et de la pénitence, de la justice et de l’injustice dans notre relation aux étrangers est centrale dans Place du marché 76, le nouveau spectacle de la Needcompany belge. Et l’idiome théâtral de cet ensemble a été acclamé lors de la première, pendant la Ruhrtriennale. Tout commence avec la cérémonie de deuil suit à un tragique accident qui a coûté la vie à 24 personnes, dont 7 enfants. Comment une communauté villageoise peut-elle surmonter cela ? Needcompany, sous la direction de Jan Lauwers, a construit une scène carrée dans la Jahrhunderthalle de Bochum. En plein milieu, une source est schématiquement indiquée. Cette place du marché est une sorte d’installation d’essai pour une recherche sur les notions de communauté et de société, d’hier et d’aujourd’hui. Brecht et le film Dogme danois ont servi d’exemples. La mise en scène s’inspire directement de « Dogville », de Lars von Trier, où le mal va émerger dans une communauté villageoise par l’intermédiaire de Grace, une étrangère. Elle est humiliée, violée, réduite à l’état d’esclave. Place du marché 76 offre une variante de ce même personnage. Un an après la catastrophe qui a fait tant de victimes, la Coréenne Kim-Ho est complice des atrocités commises par son époux pédophile Alfred. Pendant 76 jours, il séquestre la fillette et abuse d’elle. Jan Lauwers se démarque de l’affaire du couple criminel des Belges Marc Dutroux et Michelle Martin. Mais sa parabole aboutit à un résultat surprenant : après que la communauté villageoise, qui se retombe dans des schémas comportementaux primitifs, noie Alfred avant de le pendre, sa femme Kim-Ho accomplit la réconciliation – en s’offrant volontairement comme prostituée à tous les hommes. Dans Place du marché 76, ces moments d’extrême cruauté racontés dans leurs moindres détails se mêlent à un humour enfantin (un assaut de fientes de mouettes qui devient un running gag), à des séances de chants et de danse. Grâce à de tels moyens, on assiste à une actualisation réussie du théâtre épique de Brecht, qui ne laissera assurément personne indifférent. La communauté villageoise archaïque peut étonnamment faire office de modèle pour la société globalisée car cette polyphonie théâtrale aborde aussi la situation des réfugiés illégaux en Europe.

Needcompany
Performers weNEEDmoreCOMPANY Invisible Time Contact
 
productions
Jan Lauwers Grace Ellen Barkey Maarten Seghers arts de la scène arts visuels Film
 
dates de tournée
Calendrier
 
Publications
Livres Musique Film
 
Bulletin
S'inscrire Archive
NEEDCOMPANY  |  info@needcompany.org  |  Privacy  |  Pro area
This site uses cookies. By continuing to browse the site, you are agreeing to our cookies policy.