“Un artiste doit avoir le courage de s’occuper en premier lieu de la matière. L’idée vient en deuxième lieu. Le politique est toujours présent, mais jamais dominant. » (Jan Lauwers)
Encore et toujours, Jan Lauwers part de son métier d’artiste plasticien pour créer une nouvelle image ou histoire qui « plante ses deux pieds dans la société ». Toujours extrêmement actuel, provocant dans sa remise en question de la forme et du contenu, partant de la matière pour lui donner une forme insaisissable.
Comme une éponge, Jan Lauwers absorbe tout autour de lui : « Dans la salle Vélasquez du Prado, je deviens Vélasquez et je comprends tous ses problèmes. Je suis un caméléon. En tant qu’artiste, je suis tout le monde. » La toile blanche, la feuille blanche occupe une place cruciale. En partant du rien, il interroge avec la peinture la technique du peintre, avec le stylo-bille la technique de l’écrivain, avec ses œuvres théâtrales ou opératiques le médium en soi. Il transpose les questions qu’une forme artistique pose dans une autre forme artistique.
L’autorialité prend toute sa valeur au sein de Needcompany, la célèbre maison d’artistes qu’il a fondée en 1986 avec Grace Ellen Barkey. En tant qu’artiste plasticien, Jan Lauwers est fasciné par le caractère insaisissable et éphémère des arts performatifs. En plaçant l’autorialité au centre avec Needcompany se créent des œuvres où chaque médium est approché de façon la plus individuelle possible, pour donner ainsi le plus d’autonomie à ce médium fugace qu’est le théâtre.
« Le Théâtre, c’est travailler ensemble », déclare Jan Lauwers. Toute son œuvre est une quête pour réaliser un portrait total de la personne avec laquelle il travaille à ce moment-là. C’est pourquoi le personnage et la personne qui donne vie au personnage sont pour lui tout aussi importants. Il écrit sur la peau de l’individu avec lequel il tente de transcender les dogmes contemporains de la diversité et de l’identité. A cet égard, l’humanité est centrale. L’échec, l’amour, la lutte, le chagrin, grand et petit, occupent toujours une place particulière.
Son travail est décrit comme post-dramatique, un terme qu’il redéfinit ces dernières années. Les caractéristiques les plus importantes de son œuvre sont un jeu transparent, « productif », le paradoxe entre « jouer » et « performer », la pensée « toile blanche », tout ceci sous-tendu par sa stratégie « dé-centrée ».
Avec ses spectacles les plus fameux comme The Snakesong Trilogy (1994-1998), La Chambre d’Isabella (2004), Le Poète aveugle (2015), Tout le bien mais aussi des adaptations de textes existants comme Guerre et Térébenthine (2017) de Stefan Hertmans, Billy’s Violence (2021) et Billy’s Joy (2023) de Victor Afung Lauwers, Jan Lauwers a été l’invité de maisons de théâtre et de festivals prestigieux comme NEXT WAVE (Brooklyn Academy of Music, New York), la Documenta X, le Festival d’Avignon, le Holland Festival et la Ruhrtriennale. De 2009 à 2014, Needcompany a été artiste en résidence au Burgtheater (Vienne). A côté de son œuvre théâtrale novatrice avec Needcompany, Jan Lauwers a édifié une œuvre visuelle considérable qui a été exposée entre autres à BOZAR (Bruxelles) et au McaM (Shanghai). Jan Lauwers a reçu la Médaille d’Or du Mérite de la République d’Autriche (2012). En 2014, il a été récompensé par le Lion d’or Lifetime Achievement Award à la Biennale de Venise. Il a été le premier Belge à recevoir cette récompense dans la catégorie théâtre. Depuis 2018, il met en scène des opéras entre autres dans le cadre du Salzburger Festspiele et du Wiener Staatsoper.
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