MaisonDahlBonnema vous emmène dans les étoiles
John Cüsters - Theaterberichten Theater aan het Vrijthof (23 février 2010)

En 2007, le duo de performance hollando-norvégien composé de Hans Petter Dahl et Anneke Bonnema produisait The Ballad of Ricky and Ronny – a Pop Opera, une pièce de théâtre musical chantée sur de la musique électronique, qui racontait le voyage absurde d’un homme et d’une femme qui se débattent avec des questions existentielles. Ce spectacle avait été favorablement accueilli par la presse flamande, et avait été qualifié de déconcertant, joyeusement nihiliste, extrême et oppressant. Aujourd’hui, MaisonDahlBonnema revient avec Ricky and Ronny and Hundred Stars – a Sado Country Opera. Un entretien avec les deux créateurs, dont c’est Dahl qui a composé la musique et Bonnema qui a écrit le livret. C’est le deuxième spectacle avec Ricky et Ronny. Qui sont-ils, au juste ? Dahl : Nous avons inventé Ricky et Ronny en 2007, comme deux alter egos possibles. C’est ainsi qu’est né un autoportrait potentiel, une histoire de ce qui pourrait nous arriver si nous nous trouvions dans un autre monde. Bonnema : Donc ce n’est pas autobiographique. Ce n’est pas notre vie que nous représentons, mais une vie possible. Dans la première partie, cela se passe surtout dans une grande ville, tandis que dans la deuxième partie, c’est surtout dans le cosmos, parmi les étoiles. On peut d’ailleurs tout à fait voir la deuxième partie sans avoir vu la première. Ricky et Ronny meurent à la fin de la première partie. Comment se poursuit leur vie dans la deuxième partie ? Dahl : Ricky et Ronny errent comme des esprits parmi les étoiles. C’est là qu’ils rencontrent Hundred Stars, un rôle qui est dansé et chanté par la Suédoise Louise Peterhoff. Hundred Stars est envoyée pour sauver Ricky et Ronny de leurs fantasmes dégénérés. Par son entremise, ils déboulent dans un univers pornographique où ils semblent perdre tous leurs repères. Bonnema : Tout en planant dans l’espace, le couple, emmené par Hundred Stars, explore les possibilités d’une renaissance et d’une continuation de sa vie sur terre. Mais d’abord, ils doivent en finir avec l’idolâtrie et le consumérisme. Évidemment, ça ne finit pas bien. Dahl : Non. Je dirais même plus : si après le spectacle, tu penses qu’il existe pire, je voudrais bien savoir ce que c’est. Ça ne me paraît pas très optimiste. Est-ce que cela trahit une conception noire de la vie ? Bonnema : Au contraire. Ils prennent beaucoup de plaisir, ils profitent de tout. Le monde dans lequel évoluent Ricky et Ronny est un monde très riche, mais aussi dangereux. Cela n’a rien de noir. Dahl : Et de toute façon, tout le monde sait que la misère est partout. Mais si nous l’acceptions une fois pour toutes, et que nous faisions comme si nous n’avions pas de systèmes de valeurs et de normes, de jugement et de morale autour de nous, que se passerait-il ? C’est de ce fantasme que parle cette pièce. Dans l’histoire, tout tourne autour de la question de savoir de quelles façons Ricky et Ronny pourraient se réincarner. Ce sont d’ailleurs les spectateurs eux-mêmes qui doivent formuler la réponse à cette question. Vous appelez ça un ‘Sado Country Opera’. Pourquoi ? Dahl : Nous appelons ça un opéra parce qu’à l’opéra, on meurt beaucoup, comme Ricky et Ronny dans la première partie. L’ajout ‘sado country’ a un rapport avec mes origines norvégiennes. Il y a une blague norvégienne sur les musiciens de country qui m’a inspirée lorsque j’ai composé la musique. Combien de musiciens de country faut-il pour changer une ampoule ? La réponse est deux. L’un pour remplacer l’ampoule, l’autre pour chanter une chanson sur la façon dont la façon dont l’ampoule avait claqué. Pour moi, c’est ça, la country, un style de musique avec une énorme dose de sentimentalisme. Et nous, nous y ajoutons le sado, pour nous marrer un peu plus. Donc le titre est plutôt une métaphore, il ne dit rien sur le style de musique concret qui, au contraire, est cette fois passablement symphonique avec de temps en temps des amorces d’instrumentation classique. La musique de ce spectacle est électronique. Est-ce que la pièce s’adresse aussi aux amateurs d’opéra classique ? Dahl : Pourquoi pas ? Peut-être qu’eux aussi trouveront ça génial. Mais ils doivent s’attendre à voir une pièce assez violente. Elle n’est pas destinée aux enfants de moins de seize ans. Bonnema : En même temps, cette pièce est bourrée d’humour. Nous essayons aussi d’amuser et d’émouvoir le public avec notre histoire, même si elle est grande et complexe. Avec MaisonDahlBonnema, vous utilisez aussi beaucoup d’autres moyens comme la vidéo, l’art plastique et la mode. C’est aussi le cas dans ce spectacle ? Dahl : Ça, c’est encore un secret. Mais soyez sûr que nous réservons quelques surprises au public. Ce que je voudrais donc dire au public, c’est juste ceci : ne ratez pas ça.

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