Grace Ellen Barkey à propos de Magnolia:

‘Les installations sont une recherche sur la transposition d’un espace vers un rétrécissement. Pendant quelques années, j’ai filmé les fleurs, les feuilles et l’herbe dans mon jardin. Impressionnée par les détails de la nature jusqu’à ce qu’ils se soustraient à la nature, qu’ils deviennent des abstractions, les oiseaux qui s’approprient l’image et déforment leur chant en un son hystérique. Un regard claustrophobique sur l’idée que l’humain est mortel et que la nature est éternelle. La beauté n’est belle que quand elle est éphémère. Ce n’est qu’alors qu’elle acquiert une histoire.’

Jan Lauwers à propos de Magnolia:

'Grace filme une fleur pendant des heures. Lentement et passionnément. Comme si elle voulait savoir ce qu’ont manqué tous les morts quand ils regardaient trop vite, quand ils n’osaient pas regarder seuls, parce que c’est trop. Elle dit : ‘L’art parle de la solitude du regard.’ Et comme si cela ne suffisait pas, elle projette ses images et elle met le spectateur sur une balançoire. Le spectateur sent littéralement le sol se dérober sous ses pieds. Regarder devient une sensation physique. Un sentiment qui renvoie à l’enfance. Ce n’est alors plus de la solitude du regard qu’il s’agit, mais de la solitude du spectateur lui-même. Toutes les fleurs qu’elle filme, elle les a plantées elle-même dans son petit jardin, quelque part à Bruxelles. Le magnolia qui est le premier à déloger l’hiver avec obstination. Un signe d’espoir, mais filmé par Grace comme si la fleur de magnolia appartenait déjà à un passé lointain. Ah, les artistes et la nature… Cézanne qui s’efforce pendant toute sa vie de saisir la beauté d’une montagne et qui échoue lamentablement. Monet qui crée son propre jardin pour le peindre. Le jardin de pierre de Derek Jarman. Et maintenant Grace, qui cerne la vie tout entière dans son jardin à elle.'

L’installation invite le spectateur à faire partie de l’œuvre sensorielle. Magnolia (Strombeek, 2016) et Magnolia (MILL, 2017) représentent la première phase de l’œuvre, qui sera constituée de plusieurs variations.

Entre janvier et avril 2020 Grace Ellen Barkey expose, dans le hall d’entrée de l’hôpital universitaire de Jette, deux installations in situ : Magnolia et Magnolia Nocturne. 'Avec ses images jour-nuit, Grace Ellen Barkey nous transporte dans un univers imaginaire où le temps n’a plus d’importance et où la vie se présente comme un processus naturel. Le hall de l’hôpital est un lieu de transit animé. Et parfois aussi un lieu de repos où il est bon qu’il y ait de la beauté à travers l’art.' - Luk Lambrecht