Le monde foufoufou de Grace Ellen Barkey
Guy Duplat - La Libre Belgique

La Needcompany s’en donne à cœur joie dans un spectacle qui fuse dans tous les sens. La Needcompany s’est fait connaître internationalement par la trilogie de Jan Lauwers ("La chambre d’Isabella", etc.) et par sa joyeuse bande de comédiens, chanteurs, danseurs. On retrouve les mêmes dans le nouveau spectacle de Grace Ellen Barkey, la compagne de Jan Lauwers. Dans "Cette porte est trop petite (pour un ours)", créé jeudi au Kaaitheater à Bruxelles, on retrouve le Liégeois Benoît Gob, hilarant dans le rôle d’un ours plus vrai que nature, Maarten Seghers, le musicien dégingandé qu’on ne connaissait pas si bon danseur ou Julien Faure (le "prince du désert" d’Isabella). Ils sont là avec leur allant et leur don pour mixer les genres. Dans ce spectacle, le rôle de la plasticienne Lott Lemm est essentiel. Le concept est d’ailleurs estampillé "Lemm&Barkey", mélange explosif d’arts plastiques et de danse. Un spectacle qui part dans tous les sens, foufoufou, plein d’images et de références, surréaliste et Pop art, poétique et déjanté. Il suffit pour s’en convaincre de citer quelques scènes qui font passer une soirée rafraîchissante et fantaisiste. Le début se déroule dans un lavoir (une wasserette) : des machines à laver, une planche à repasser, des bacs à linge, un séchoir, etc. Ce décor va être pris de folie. Les danseurs entrent dans les machines, bougent dans un bac à linge. La planche à repasser (articulée par des fils invisibles) est prise d’une danse de Saint-Guy, ou se met à parler comme dans un film de Disney. Les tubes sortent, le rythme s’agace, les références plus ou moins implicites au sexuel sont multiples. A la fois trash et enfantin, avec ses personnages habillés en ours, lapin ou souris, dans des costumes tricotés de haut en bas de couleurs vives. Pour les tenants de l’art contemporain, on citerait ici Mike Kelley et Paul McCarthy. La suite change radicalement sauf dans la douce folie : de jeunes danseuses au synchronisme trop parfait rappellent les ballets nautiques hollywoodiens des années 40, un "Lac des cygnes" désopilant est dansé par les hommes tandis que Julien Faure fait de grands bonds, nu comme un ver, mais avec un chapeau à la Magritte cachant ce qui ne peut pas se voir. Plus loin, les trois compères semblent tourner un film noir de Tim Burton, sur le thème de la rencontre de l’ours et de la souris. La question fuse : "Do you feel alive ?" "I am alive" s’écrie la danseuse. C’est l’essentiel. Et le "show" se termine dans la beauté exotique avec de grands rideaux de bois ajourés, montrant des figures comme des poupées javanaises ou des paravents chinois coupant la scène. Les danseurs s’y cachent dans de grands mouvements anachroniques, comme perdus au milieu d’une jungle asiatique pleine de bruits d’animaux (la musique est de Rombout Willems). On en sort un peu ébouriffé mais tout amusé de ce mélange porté par l’énergie de la compagnie et la belle singularité plastique de la scénographie. Il y a encore un soir pour risquer de se plonger dans cet univers psychédélique.

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