Quelqu’un sait-il ce que nous faisons? Non, mais ça n’a pas peut-être aucune importance!
Klaus Nüchtern - FALTER 10/11 (-- mars 2011)

“Bienvenue à l’émission la plus controversée du monde” – voilà les mots qui accueillent le spectateur de cette soirée télé sur scène et qui devraient faire enfin passer le show sur le suicide “L’art du divertissement” au-dessus de la barre des 110 millions de spectateurs. Sylvie Rohrer (actrice que le Burgtheater met aussi à disposition de cette production, aux côtés de Michael König dans le rôle de l’éminent futur suicidé Saul J. Waner) flirte avec quelques épis blonds de poils d’aisselle, ce qui peut passer pour un exemple du jeu avec l’authenticité à laquelle on assiste ici: il s’agit d’une illusion que tout le monde perce à jour et cela suggère en même temps que tout n’est pas aussi grave qu’il y paraît. “Aha, c’est donc une satire sur les médias?!” pensera immédiatement plus d’un qui a vu d’autres spectacles de la Needcompany. Dans le programme aussi, on trouve beaucoup d’informations bien étayées sur “la tragédie de la déchéance”, la “représentation médiale parfaite de la terreur”, ainsi que la “mythologie postmoderne”. La question est: qu’est-ce que cette équipe flamande d’exception a à nous raconter de neuf sur le sujet?! Une soirée avec la Needcompany – c’est comme rendre visite à cette famille incroyable, où chacun a l’air d’être si fantastique, d’avoir tant de talent et d’être aussi sympathique, en plus… d’abord, on est jaloux, mais ensuite on est reconnaissant et on pense: c’est génial qu’ils existent! En ce sens, la bonne réponse à la question, certes pas exclusivement, rhétorique que pose Saul J. Waner à mi-parcours – quelqu’un a-t-il la moindre idée de ce que nous faisons – peut-être bien: “Non, pas la moindre idée – mais quelle importance?!” Pendant cette soirée de théâtre pleine de grands gestes grandiosement persiflés, le pathos de l’authenticité est sapé par toutes sortes d’absurdités charmantes en marge de la scène; le slapstick en slow-motion à la chorégraphie toute en légèreté l’emporte sur la targédie, et le wok cabossé qui tourne comme une toupie retient plus l’attention que le candidat au suicide. Ce n’était peut-être pas tout à fait le but, mais ce spectacle démontre de manière très convaincante de quoi il retourne dans “L’art du divertissement”.

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