Intolleranza 1960
© Man Ray 2015 Trust / ADAGP — Bildrecht, Wien — 2019, Foto: Galleria Nazionale d’Arte Moderne e Contemporanea — Roma

INTOLLERANZA 1960
Luigi Nono (1924 - 1990)

Azione scenica en deux parties (1961)
à une idée d'Angelo Maria Ripellino

Libretto de Luigi Nono, d'après des textes de Henri Alleg, Bertolt Brecht, Paul Éluard, Julius Fučík, Vladimir Mayakovsky, Angelo Maria Ripellino et Jean-Paul Sartre.

CREATIVE TEAM
Ingo Metzmacher Conductor 
Jan Lauwers Direction, Sets, Choreography and Video 
Lot Lemm Costumes 
Ken Hioco Lighting
Paul Jeukendrup Sounddesign
Elke Janssens, Kasia Tórz Dramaturgy
Paul Blackman (jukstapoz) Choreography

CAST
Sean Panikkar Un emigrante 
Sarah Maria Sun La sua compagna
Anna Maria Chiuri Una donna 
Antonio Yang Un algerino
Musa Ngqungwana Un torturato
Sung-Im Her, Yonier Camilo Mejia, Victor Lauwers, Misha Downey (Needcompany) Performance and solo dance

ENSEMBLES
Dancers of BODHI PROJECT and SEAD — Salzburg Experimental Academy of Dance
Concert Association of the Vienna State Opera Chorus
Huw Rhys James Chorus Master
Vienna Philharmonic

PRODUCTION
Salzburger Festspiele & Needcompany

SUPPORTED BY
Freunde der Salzburger Festspiele e.V. Bad Reichenhall

Ihr, die ihr auftauchen werdet aus der Flut
in der wir untergegangen sind
gedenkt
auch der finsteren Zeit
der ihr entronnen seid.

Bertolt Brecht

 

Intolleranza 1960 est un opéra qui apporte plus de questions que de réponses. Peut-on vraiment parler d'opéra? Ou bien offre-t-il une déclaration d'une importance bien plus grande? Dépasse-t-il son propre contenu politique lorsqu'il est mis en scène aujourd'hui, comme Intolleranza 2021?

Le compositeur italien Luigi Nono (1924-1990) aspirait à une nouvelle forme de théâtre musical où l'utilisation de la voix, la simultanéité, l'utilisation spatiale du son seraient explorés et utilisés de manière étonnante. Au départ, il s'attacha au style de la seconde école de Vienne et rejeta très vite les conventions traditionnelles de l'opéra. Il étudia les nouvelles techniques de composition, travailla avec des bandes sonores et de la musique électronique et baptisa certaines œuvres “situations” et “actions scéniques”. Cette perception dramaturgique fit de lui un novateur. Son regard de compositeur se nourrit de plus en plus fort de ses opinions politiques. En tant que jeune combattant partisan, il devint membre du parti communiste italien pendant les derniers jours de la dictature de Mussolini, alors que l'affiliation était un crime. Nono aspirait à créer une musique socialement engagée qui ne s'exprimerait pas seulement dans des formes esthétiques mais qui aurait un impact direct sur le public. Pour Nono, il était fondamental que son travai soit accessible à toutes les classes sociales.

Nono écrivit Intolleranza 1960 à la demande du XXIV International Festival of Contemporary Music de la Biennale de Venise, où l’œuvre fut créée il y a 50 ans au Théâtre La Fenice et fut considérée comme une des pièces musicales les plus marquantes de l'histoire de l'avant-garde de l'après-guerre. Ce fut l'entrée de Nono dans le monde du théâtre. Avec Intolleranza 1960, Nono composa une pièce en un acte et deux parties, dédiée à son mentor et beau-père Arnold Schönberg. Nono écrivit le livret en italien sur une idée d'Angelo Maria Ripellino. Il utilisa pour cela ses textes documentaires et des poèmes de Julius Fučík, Henri Alleg, Jean-Paul Sartre, Paul Eluard, Vladimir Maïakovski et Bertold Brecht où un migrant anonyme revient dans sa patrie. Lors de son voyage, il se heurte à la protestation, est arrêté alors qu'il est innocent, torturé et enfermé dans un camp de concentration. Le désir de retrouver son pays le pousse vers la liberté. Le migrant réussit à s'échapper, mais le destin le frappe à nouveau quand un raz-de-marée provoque une catastrophe humanitaire.

En dépit de son importante radicalité, le chemin d'Intolleranza 1960 fut semé de nombreux obstacles. Ceux-ci commencèrent déjà avant la première,  quand la collaboration avec le librettiste Ripellino ne se déroula pas comme prévu. Nono retravailla le texte lui-même après quoi le président de la Biennale de l'époque tenta de censurer le texte.

En 1958, Nono avait vu pour la première fois la laterna magika à Prague et il en avait rencontré l'inventeur, Josef Svoboda. La laterna magika se constituait de projections simultanées, en couleurs ou non, de différents projecteurs sur des rideaux en mouvement, dans des formes diverses. Nono invita Svoboda à participer à la création d'Intolleranza 1960. Mais avec lui aussi, les choses tournèrent mal. Svoboda créa une scénographie qui se détachait du concept de Nono, suite à quoi le compositeur demanda l'aide de l'artiste Emilio Vedova pour donner forme à l'image scénique.

Lors de la première, l’œuvre fut également victime d'une attaque. Des néo-nazis perturbèrent la représentation et causèrent des affrontements avec les communistes. L'affaire alla si loin que l’œuvre, à cause de son caractère partisan, fut discutée au sénat, le lendemain de la première.

Cet opéra reflète l'aversion de Nono pour le système du pouvoir et se construit sur des moments allégoriques qui visent les absurdités quotidiennes. Une protestation enflammée contre le racisme, l'intolérance, l'oppression et la violation de la dignité humaine face à une catastrophe climatique. L'opéra entre dans un discours très contemporain où Nono a imaginé une fin presque visionnaire au plus grand problème de notre temps: le changement climatique.

La représentation d'Intolleranza 1960 lors de cette édition festive du Salzburger Festspiele est un événement unique. Non seulement par le caractère de son contenu, mais aussi par le fait que la totalité de l’œuvre de Nono a été exécutée pendant les 30 dernières années du Salzburger Festspiele, à l'exception de cette pièce.

Le chef Ingo Metzmacher - en tant que connaisseur expérimenté de Nono - déclare: L’œuvre de Nono et son héritage sont comme un guide que je suis encore au jour d'aujourd'hui. *

Ces deux dernières années, Jan Lauwers s'est consacré intensément à l'étude de l'importance de l'art politique. Jan Lauwers: L'art politique affaiblit la beauté de la politique.  Mais l'art est toujours politique.
 

Texte Elke Janssens

Wie is er bang voor nieuwe klanken? par Ingo Metzmacher, traduction Anthony Fiumara , éditions Cossée, 2005 - Titre original : Keine Angst vor neuen Tönen

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INTOLLERANZA 1960
Luigi Nono (1924 - 1990)

Azione scenica en deux parties (1961)
à une idée d'Angelo Maria Ripellino

Libretto de Luigi Nono, d'après des textes de Henri Alleg, Bertolt Brecht, Paul Éluard, Julius Fučík, Vladimir Mayakovsky, Angelo Maria Ripellino et Jean-Paul Sartre.

CREATIVE TEAM
Ingo Metzmacher Conductor 
Jan Lauwers Direction, Sets, Choreography and Video 
Lot Lemm Costumes 
Ken Hioco Lighting
Paul Jeukendrup Sounddesign
Elke Janssens, Kasia Tórz Dramaturgy
Paul Blackman (jukstapoz) Choreography

CAST
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09 aoûtSalzbourg ATSalzburger Festspiele Reporté
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