La première de “Caligula” au Kasino du Burgtheater de Vienne a été un succès total. Le public a acclamé le brillant Cornelius Obonya dans le rôle du tyran romain. Tantôt exalté, tantôt réservé, Obonya se laisser aller pendant deux heures, souverain opaque sans cesse en avance sur ses courtisans (qui grognent et conspirent sans répit) et ne reculant devant aucun acte de cruauté. Des parents sont assassinés, le personnage ajouté par le metteur en scène Jan Lauwers, Octavia (Anneke Bonnema), est violé par un cheval empaillé, et sa propre figure est érigée au rang de divinité. Caligula ne se satisfait pas de demi-mesures : “Les contradicteurs et les oppositions sont éliminés.” Mais en même temps, il est de plus en plus en proie au déchirement intérieur du puissant, qui ne sera jamais satisfait. La folie sans limite de ses plans est une parabole des dictatures, des atrocités de la guerre, et de la corruption politique de notre propre époque. Au bout du compte, “régner c’est spolier, la seule question est comment.” Et pourtant, la mise en scène de Lauwers n’est pas suffocante, et cela est dû tant au jeu excellent de tout l’ensemble – outre Obonya, citons Maria Happel, en Caesonia et sa confiance aveugle – qu’au grand charme visuel et musical. “Shimmering Beast”, arrangé et joué par Nicolas Field, en est probablement l’exemple le plus saisissant. La pièce n’a de cesse de basculer dans l’absurde – tantôt on chante avec des grappes de raisin sur la tête, et Happel, en grande prêtresse lance un appel disco à venir à l’office, l’instant d’après, le sang gicle à la ronde et on en a plein les pieds.
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